vendredi 9 décembre 2011

L'hésitation des premiers pas



Voilà bien deux semaines déjà que je navigue à vue, sans plus tendre mon regard vers février ou mars, les écrits, les oraux, toutes ces choses si facile à appréhender par l'esprit, rassurantes balises sur le chemin de l'année. Alors j'essaie de me tenir droite, debout sur mes deux jambes sans cette béquille pour m'aider à avancer sur les routes sinueuses de la vie, dans les innombrables couloirs du métro de Paris. Et c'est amusant et effrayant et déstabilisant, et malgré tout j'avance un peu chaque jour, même si je ne sais pas encore vers où.

Je me plais à combler mes lacunes d'histoire (j'en suis au programme de 1ère, tout en guerres et en conflits), à faire timidement un peu de philo, à - stupeur - regarder parfois la télé sans autre but que me divertir.
Au travail je m'amuse avec des albums jeunesse et des chantiers de manuels scolaires. Et je suis allée pour la première fois au salon du livre de Montreuil ! J'étais toute fière de montrer au vigile mon accréditation professionnelle et d'aller d'éditeurs en éditeurs pour récupérer bonnes adresses et catalogues. Tout de même, quel bonheur d'exercer un métier qu'on aime ! Qu'importe - presque - où il me portera...


Licence Creative CommonsPhoto : prise par moi-même en octobre 2011 au Trocadéro, Paris.
Cette photo est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Paternité - Pas d'Utilisation Commerciale - Partage à l'Identique 2.0 Générique.

mardi 29 novembre 2011

Les difficultés du renoncement


J'ai eu quelques jours de congé et j'ai beaucoup réfléchi. J'ai tourné et retourné dans ma tête toutes ces choses qui me dévorent depuis septembre pour enfin prendre une décision.
Je suis définitivement atteinte du syndrôme de l'éternel candidat, mais je me soigne : j'ai décidé que cette année, il n'y aurait pas de concours pour moi.
En fait, je me sens bien dans mes baskets toutes neuves de BAS, et j'ai envie de les user un peu plus longtemps, peut-être trouver un moyen de retourner vers mes belles montagnes et prendre un peu d'aisance dans mon boulot. J'aime cataloguer, désherber, acquérir, renseigner, alors j'ai envie de me dire : restons-en là ! Au moins un petit peu.

Et, pour autant, je ne vais pas cesser de continuer à lire, à me cultiver, à faire quelques fiches même... Car on ne tue pas si facilement tant d'années d'habitude. Et puis j'aime ça aussi !
Mais ce qui est difficile, c'est de s'habituer à naviguer sans but, sans date butoir, sans concours à l'horizon. Alors j'ai peur de replonger : après tout, je suis toujours inscrite, c'est comme un filin de sécurité, si j'ai envie d'y aller au dernier moment, et bien j'irais. Enfin zut.
Pourtant déjà, je me sens libérée de ce poids qui, je m'en aperçois, pesait sur mes épaules, et il me vient d'autres envies. De connaissances, de visites, de cuisine, auxquelles mon programme d'incessantes révisions m'empêchait tout simplement d'envisager. Alors qui sait, peut-être ce renoncement sera-t-il une clé de plus dans ma quête d'une plus vaste culture générale ?


Licence Creative CommonsPhoto : prise par moi-même en août 2011.
Cette photo est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Paternité - Pas d'Utilisation Commerciale - Partage à l'Identique 2.0 Générique.

mercredi 9 novembre 2011

Les méandres de l'enseignement


Le thème de l'enseignement supérieur m'a toujours fasciné. Peut-être parce que j'y ai passé tant d'années et qu'on attendait tant de mes réussites involontaires. Je ne suis devenue ni PDG ni chercheure et j'ai l'impression d'avoir déçu parents et professeurs alors même que j'exerce à présent un métier que j'adore.

Cela m'a toujours laissée dubitative quant aux orientations précoces imposées aux enfants et aux parcours scolaires présentés comme rectilignes.
Comment savoir ce qu'on veut faire dans la vie quand tout ce qu'on a connu ne sont que bancs de classes et tableaux noirs ? Comment le cours magistral peut-il un tant soit peu préparer à la vie active ? La plupart de mes connaissances ont eu des parcours scolaires et professionnels tarabiscotés et certains continuent de se chercher et de chercher leur place dans le monde du travail, bien après le sacro-saint passage par le bureau de l'orientation scolaire. Le monde est toujours plus complexe que ce à quoi on essaie de le réduire, que ce soit en quelques mots ou en quelques fiches. Il existe bien plus de métiers qu'on ne pourra en décrire et il s'en crée de nouveaux tous les jours. Alors comment former les jeunes à des métiers qui n'existent pas encore et comment avoir l'idée de chercher à s'y former en premier lieu ?

Tout ça pour dire que l'enseignement supérieur m'ébahit et m'interpelle et que je ne me lasse pas de lire à son sujet. Ce qui est fort à propos, puisque ce thème revient dans les annales de concours des bibliothèques.
En voici d'ailleurs deux exemples :
- "Excellence et égalité des chances : quels défis pour l’enseignement supérieur français ?" (concours de bibliothécaire d'Etat, externe, sujet de dissertation de la session de 2007)
- "Culture et société depuis le XIXème siècle en Europe - L'éducation. École et société : les défis de l'enseignement de masse. Famille, école et société aujourd'hui. L'enseignement supérieur et la recherche." (extrait du programme de culture générale des épreuves écrites de composition de culture générale et oral d'entretien avec le jury des concours interne et externe du concours de conservateur des bibliothèques d'Etat)

Alors, pour bien faire, je vous propose quelques pistes de lecture sur ce thème :
- L'enseignement supérieur en France, Maria Vasconcellos, 2006, La Découverte, collection Repères - Sociologie
- Mutations de l'enseignement supérieur et internationalisation, Imelda Elliot, Michael Murphy, Alain Payeur et Raymond Duval, 2011, De Boeck, collection Pédagogies en développement.
- Résumé du cours de Theodor Berchem au Collège de France (2003 - 2004) intitulé L'Avenir de l'Université - l'Université de l'Avenir.


Bonne lecture !


Licence Creative CommonsPhoto : prise par moi-même en septembre 2011.
Cette photo est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Paternité - Pas d'Utilisation Commerciale - Partage à l'Identique 2.0 Générique.

jeudi 3 novembre 2011

Eloge de l'annale



L'un des premiers réflexes de nombreux candidats, lors de la préparation d'un concours, est de se renseigner sur les sujets posés, pour se faire une idée plus précise des épreuves ou entamer directement son entraînement.
Dans ma bibliothèque (et sûrement dans beaucoup d'autres), ce sont d'ailleurs les annales qui sortent le mieux. En période d'examens, nous avons beau posséder dix exemplaires de chaque édition, les rayons se vident, on nous réclame les dates de retour des documents empruntés, les lecteurs-candidats se désespèrent.
Certes l'annale n'est pas une fin en soi : encore faut-il réussir à l'exploiter correctement et savoir prendre du recul par rapport aux sujets passés. Mais c'est déjà un bon début. A défaut d'y voir une course de haies à maîtriser parfaitement, elle peut se voir comme un bon guide de réflexion et de préparation à l'épreuve.

C'est une chance que, pour les concours des bibliothèques d'Etat, la plupart des rapports de jury soient en ligne. Certes on n'y trouve pas les dossiers de notes de synthèse ni les traductions des épreuves de langues étrangères, mais ils sont emplis d'informations utiles sur ce qu'attendent les jurés - et on y trouve les sujets de dissertation.
Voici d'ailleurs la liste que tout bon candidat au concours de bibliothécaire d'Etat pourra trouver sur le site de l'Enssib. Les sujets de bibliothécaire territorial sont moins faciles à identifier, maintenant que l'organisation en a été confiée aux CDG : nous en parlerons une prochaine fois.

Sujets de dissertation de l'épreuve externe de bibliothécaire d'Etat

Source : Enssib

2011 : L'économie numérique influence-t-elle les pratiques culturelles?

2009 : La presse écrite a-t-elle encore un avenir ?

2007 : Excellence et égalité des chances : quels défis pour l’enseignement supérieur français ?

2006 : Le tourisme, est-il un atout ou un risque pour la culture ?

2004 : Quelles chances et quels risques présentent selon vous les évolutions récentes de l’édition ?

2002 : « Il faut absolument remiser les tirades sur le bibliothécaire impassible, neutre, qui ne choisit pas. Il ne fait que ça, choisir, et il faut qu'il le fasse et avec le souci d'une vraie responsabilité. » En vous appuyant sur la connaissance que vous avez des bibliothèques et des moyens de diffusion actuels, expliquez et discutez cette affirmation du bibliothécaire Eugène Morel (1869-1934).

2000 : Jusqu'à quel point peut-il y avoir un marketing des activités culturelles ?

1998 : La bibliothèque lieu de mémoire est-elle une idée moderne ?

1996 : La bibliothèque encyclopédique est-elle encore possible aujourd’hui ?


Licence Creative CommonsPhoto : parvis de la BnF, prise par moi-même en octobre 2011.
Cette photo est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Paternité - Pas d'Utilisation Commerciale - Partage à l'Identique 2.0 Générique.

jeudi 27 octobre 2011

Le syndrôme de l'éternel candidat

Après de longues tergiversations, je me décide à ouvrir mon carnet de notes sur l'espace ouvert du Web. Ce n'est pas que je me sente à l'étroit dans mon petit Moleskine, mais j'y suis un peu seule et j'ai envie de compagnie.
J'aurais des choses à raconter sur mon incessante préparation des concours des bibliothèques, sur ma tentative de survie en région parisienne, sur ma timide pratique de veille, alors je cesse de cogiter dans mon coin et je me lance.

Je suis une candidate pathologique. C'est comme si je n'avais jamais su faire que ça, depuis les bancs de l'école, avec ma tête de première de la classe et mon incapacité chronique au découragement. Passer mes soirées à travailler. Bachoter sans relâche. M'organiser de petits concours blancs. Me présenter aux épreuves le sourire aux lèvres. Echouer à ça. C'était vraiment pas loin ce coup-ci. Si je gagnais quelques points en dissertation... Mais je suis si fatiguée... Et, inlassablement, me réinscrire à la session suivante.

J'ai un travail bien sûr, et un bon, et je m'y plais beaucoup. Je vis un peu dans l'illusion que l'un de ces concours m'en apportera un meilleur. Alors, dans le doute, je rempile. Après tout, j'aime ça, peut-être ai-je l'âme d'une éternelle étudiante ? Mais parfois, les jours sont gris, le ciel est bas, alors en plus de chercher la note finale qui signera mon passage dans la catégorie supérieure, je cherche aussi à retrouver un peu de beau dans ma vie, dans les petites joies du quotidien.

C'est de tout ça dont j'ai envie de parler ici. Des concours, des bibliothèques, de mes états d'âmes par rapport à tout ce petit monde. Et des rayons de Soleil aussi.