mardi 14 mai 2013

L'apprentissage en ligne, nouvelle édition : les MOOCs



Il y a quelques mois, mon cher Papa, fidèle à l'une de ses plus anciennes habitudes de curateur qui s'ignore, m'a refilé un vieux numéro de Courrier International grand ouvert sur une page dont il pensait qu'elle pourrait m'intéresser. Je lui avais parlé quelques jours plutôt des cours vidéos que je suivait sur YouTube et l'article en question traitait des MOOCs.

Ahahah. Ahah. Ah.
Comme souvent, il s'avérait que j'avais bien deux trains de retard. Et que mon père en avait deux d'avance. La routine habituelle.

Bien décidée à monter à bord du bon train cette fois, je suis allée visiter tous les liens mentionnés par l'article, les yeux grands ouverts et emplis d'étoiles. Amis en quête de savoirs, ne cherchez plus : les plus grandes universités du monde nous ouvrent leurs portes. 
Pour ceux qui, comme moi, n'ont pas suivi, les MOOCs sont des Massive Open Online Courses, soit des cours en ligne ouverts et massifs, proposés par de grandes universités d'un peu partout (mais surtout américaines). Plus que de simples vidéos en ligne, ils veulent se rapprocher de l'ambiance « fac », ayant une date de début et de fin, des deadlines à respecter pour rendre les devoirs et une volonté d'être le plus interactif possible.


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Après avoir brièvement comparé l'offre en la matière, j'ai opté pour un cours de « Songwriting », sur la plateforme Coursera, afin de tester le concept. Le principe est simple : une simple adresse mail suffit pour s'inscrire et accéder aux leçons. 
A date fixe, les vidéos du cours de la semaine - découpé en plusieurs sessions de dix ou quinze minutes - sont mises en ligne (et en HTML5, je vous prie). Des petits quizz intra-vidéo permettent de vérifier qu'on a bien compris les concepts importants. 
Certains cours s'appuient aussi sur la lecture de quelques documents, parfois facultatifs, parfois obligatoires (vous imaginez bien que les cours de littérature vont vous demander de lire quelques bouquins !). Mais souvent, l'accès aux sources est facilité. J'ai notamment en tête un cours sur le leadership qui donne accès aux étudiants, soit directement sur le site de l'éditeur, soit via des pdf à télécharger, à des articles scientifiques qui ne sont pas en Open Access (et bien souvent... le professeur fait partie des auteurs... tiens, tiens...).

Les étudiants peuvent échanger remarques et conseils sur des forums (mais quand on sait qu'au début d'un cours donné, environ 50 ou 60 000 personnes sont inscrites... c'est parfois un peu dur de se faire entendre !). 
Apparemment, les profs, leurs assistants et le staff technique de Coursera suivent de plus ou moins près les échanges. Certains interviennent directement sur le forum, d'autres multiplient les annonces par mail pour répondre aux remarques et questions les plus populaires. Le professeur de psychologie du cours que je suis en ce moment semble vraiment très investi dans le projet et crée régulièrement de nouvelles vidéos pour répondre aux débats qui font rage entre les étudiants.

Enfin, on a droit à de bons vieux examens à l'ancienne, soit sous la forme de questionnaires à choix multiples, soit d'essais (ou dans le cas de quelque chose de moins traditionnel comme le cours de « songwriting », de paroles de chansons ou d'extraits musicaux). 
Les modalités de notation varient d'un cours à l'autre. Ce cours de management par exemple, valorise la participation et demande d'écrire un minimum de 20 posts sur le forum (avec les excès que cela peut comporter : une myriade de sujets sans intérêt ou de répétitions, surtout les premières semaines). Certains essais ne nécessitent qu'un minimum de 100 mots pour obtenir automatiquement la note maximale. D'autres font appel à du peer review : chaque semaine, chaque étudiant évalue au moins cinq devoirs afin que chacun puisse avoir une chance de recevoir des retours intéressants. J'avoue que c'est bien là ma méthode d'évaluation préférée : j'ai vraiment l'impression que c'est en essayant d'évaluer le travail d'un autre qu'on prend toute la dimension des notions qu'on est censé avoir acquises. Et j'ai reçu quelques vraies reviews emplies de conseils avisés.

Au final, on a droit à un joli diplôme virtuel attestant de notre participation et de notre réussite. Certains cours proposent même (moyennant finance) de faire valider plus officiellement votre participation afin de pouvoir la valoriser d'un point de vue professionnel. Mais, à mon humble avis, l'intérêt est surtout dans le plaisir d'apprendre de nouvelles choses dans un cadre bien délimité, interactif et motivant.


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Bref, les MOOCs c'est bon, mangez-en. Si vous avez l'âme un tant soit peu scolaire, ou que vous êtes simplement avides de connaissances, vous allez vous régaler. Autant vous dire que j'ai rempilé tout de suite sur trois nouveaux sujets et que mon calendrier et plein jusqu'à l'année prochaine...

Pour finir, voici une petite collection de cours qui seraient peut-être susceptibles de vous intéresser. Amusez-vous bien !
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PS : je suis toujours preneuse si vous avez des suggestions pour #CultureBib... Je n'ai qu'un nombre fini de collègues susceptibles d'être soudoyés à coups de madeleines... Alors si on veut que ça continue, il va me falloir des curateurs volontaires ! Promis, si on se croise sur Paris ou ailleurs, je vous ferais des gâteaux...


Licence Creative CommonsPhoto : prise par moi-même en avril 2013 dans les jardins du palais impérial de Tokyo.
Ce texte et cette photo sont mis à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Paternité - Pas d'Utilisation Commerciale - Partage à l'Identique 2.0 Générique.

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